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Pouvez vous nous présenter les membres de Difu ?

Laurent : Il y a Jacques et Moi, nous sommes les fondateurs du label, et Max qui est le troisième homme, qui s’est rajouté à l’équipe il y a un an, en tant que graphiste dans un premier temps, puis en temps qu’artiste.
Max : En effet, grande découverte de Difu pour ma part il y a un an. Comme Laurent l’a dit ils cherchaient alors un graphiste, j’ai rejoins l’équipe et l’aspect musical est arrivé naturellement ensuite.

Comment est né Difu ?

Jacques : Cela remonte à une dizaine d’années, à la base c’est une amitié qui s’est liée entre Laurent et moi-même.
Laurent : Il y a aussi une autre version où on se rencontre dans une partouze, mais celle la on évite de la raconter.
Jacques : Non mais on va plutôt faire la version soft, sinon on être obligé de raconter que tu avais eut du mal à t’asseoir après cette soirée. Plus sérieusement en fait, on s’est rencontré en 2002, au Festival de Jazz de Rives de Gier, Laurent s’occupait de la programmation de la scène Electro du festival, et il y avait un artiste que j’aimais beaucoup à l’époque qui s’appelait Aqua Bassino sur le label F Communication de Laurent Garnier. A la fin du live d’Aqua Bassino, Laurent (Caligaris) faisais un set, je suis resté l’écouter et on est entré en contact. A l’époque Laurent avait également une émission de radio sur Saint Etienne, de fil en aiguille il m’a invité pour faire l’émission avec lui, au début de façon occasionnelle et puis de façon systématique à la fin. Par la suite je suis monté sur Paris pendant 2 – 3 ans, et à mon retour sur Lyon en 2006, on était content de pouvoir se voir plus régulièrement. On se voyait tous les vendredis, on sortait la bouteille de whisky (que l’on finissait bien entendu) et après on allait au DV1 un peu déchiré. Et c’est là où tout à commencé, un peu bourré sur le comptoir du DV1, Laurent avait des démos, on s’est dit : « on crée notre label comme ça on pourra sortir notre propre musique ! ». Et voilà, Difu est né.

Vous en êtes à votre 13 EP ?

Jacques : On a failli ne pas faire de numéro 13, par superstition mais en fait, ni Laurent, ni Max, ni moi ne sommes superstitieux, du coup…

Donc 13 EP, dont 4 en pressage vinyle, avec des grandes signatures (Scan X, Terrence Parker). Vous avez le soutien de plusieurs artistes, et vous avez été reconnu label du mois de juin par Trax Mag. Comment voyez-vous toutes ces reconnaissances, et quel regard portez vous sur le chemin parcouru ?

Laurent : C’est un message d’espoir pour nous de sortir de l’ombre, c’est aussi notre but, de faire progresser le label et les artistes qui sont au sein du label. On essaye justement d’entrainer les artistes qui travaillent avec nous, c’est aussi une machine qui nous entraîne nous même, puisque l’on a les deux casquettes (artiste et label manager). Depuis un an, on a vu qu’il y avait quelque chose qui s’était passé, mais c’est aussi du, je pense, à l’évolution de la scène lyonnaise qui est très vivante. Il se passe quelque chose aussi dans cette ville et du coup  nous sommes emportés dedans et c’est vraiment génial.
Jacques : Ce qu’il faut également souligner sur les 6 ans du label, c’est que nous avons eut une phase de gestation si on peut dire. Sur les cinq premières années nous avons sorti des maxis qui nous plaisent à tous et dont nous sommes très fiers. Mais surtout c’est la rencontre avec Max, qui depuis l’an dernier,  a permis d’écrire une nouvelle page de Difu, par une nouvelle charte graphique, des idées etc. Peut être que sur les cinq premières années on se cherchait, et depuis un an il y a vraiment une ligne artistique qui se crée, et nous avons peut être plus de cohérence dans notre travail. Laurent : On a plus d’expérience aussi, donc arrive à mieux faire les choses, on a un petit coté semi-pro.
Jacques : En effet, on commence à atteindre une maturité, mais aussi grâce et avec les artistes avec lesquels on travaille.

Et c’est là où tout à commencé, un peu bourré sur le comptoir du DV1, Laurent avait des démos, on s’est dit : « on crée notre label comme ça on pourra sortir notre propre musique ! ». Et voilà, Difu est né.

Laurent Caligaris & Jacques Terrasse

Cela fait 2 EP de suite que vous sortez en vinyle, d’ailleurs Terrence Parker – Finally est sorti uniquement en vinyle et pas en digital.

Laurent : ça arrive bientôt, il devrait sortir sur les plateformes sur cette fin octobre, on a privilégié le vinyle en juillet, mais c’est important d’être également présent en digital. Pourquoi ce choix et comment voyez vous l’essor du vinyle, est ce plus un effet de mode selon vous, ou une demande et une attente de la part du public, aussi bien du coté des DJ que des amateurs de musique ?
Laurent : Moi je pense qu’il y a les deux en fait.
Max :  A la base, moi je suis plutôt mp3 avec Traktor, et quand j’ai rencontré Jacques et Laurent ils étaient déjà sur vinyles. Il y a déjà un amour du vinyle dès l’origine chez Difu.
Jacques : Oui, et de toute façon, 10 ans en arrière on n’avait pas le choix, il n’y avait que ce support. Après il y a eut l’apparition de logiciels de mixe (Final Scratch, Serato…). Mais il y a une nouvelle génération de 19 20 ans qui se mettent à acheter et rechercher du vinyle et à rechercher des mk2, ce qui en fait un objet convoité bien sûr.
Laurent : On est heureux que le vinyle revienne, on a commencé avec, ça avait un peu disparu, c’est vraiment super que cela puisse revenir, c’est un outil et un objet spécial. On aime également mixer avec des CD ou des clés USB, ça ne me dérange absolument pas et on n’est pas du tout opposé. Mais c’est vrai qu’il y a un son différent avec un vinyle, un touché, cela reste l’essence même du Djing, c’est quelque chose de vraiment sympa à manipuler.
Jacques : De toute façon, ça rejoint un peu ce que l’on disait à l’instant, il y a une belle émulation sur Lyon, le vinyle n’a jamais vraiment été mort, il y a 3 ans le seul records shop de Lyon a fermé et là on a deux magasins qui ouvrent coup sur coup à Lyon, Groove Edge records et Leome qui va ouvrir prochainement Chez Emile. On les salue au passage d’ailleurs. Et c’est vraiment bien de pouvoir recréer des lieux comme ça.

C’est votre 3e collaboration avec EEDiO (Elation 2010, Nie Wieder Sucker 2011), pouvez vous nous en dire plus sur cet artiste que l’on ne connaît pas forcément ? Comment l’avez-vous connu et découvert ?

Laurent : C’est Jacques qui l’a connu en premier.
Jacques : En effet, à l’époque il y a une dizaine d’année, j’habitais entre St Etienne et Le Puy , et Bertrand (EEDiO) habite également en Haute Loire. Un été, je faisais de la pige pour un journal local, on m’a demandé de trouver des idées d’articles pour compléter les colonnes du journal, et du coup j’ai proposé de faire un portrait d’un artiste que j’aimais bien, que j’avais découvert lors d’un festival. Il a accepté, je suis allé chez lui et on s’est rencontré comme ça.
Laurent : Ce qu’il faut savoir sur EEDiO, c’est qu’il est le premier français à avoir signé sur Bpitch, il a vraiment eut un début de carrière important, il a fait plusieurs Maxis sur Bpitch sur Device Recording, il a également fait un remix pour Agoria. Il est également présent au coté de gens comme Mickael Meyer. Il nous a fait confiance, et c’était vraiment un privilège pour nous d’avoir quelqu’un comme lui, qui à jouer au Trésor Club (Berlin) à la grande époque, au Rex (Paris), on l’a aussi fait jouer sur les Nuits Sonores. C’est vraiment quelqu’un que l’on aime beaucoup, surtout que la ligne directrice chez Difu c’est vraiment l’amitié, chaque fois qu’on le peut on essaye de tisser un lien fort avec nos artistes. C’est aussi le cas avec des personnes comme Patrick Vidal, Elbee Bad… avec qui on s’entend extrêmement bien et on partage plus que des affinités. Terrence Parker c’est vrai qu’on le connait moins, mais on admire vraiment ce qu’il fait et on le reçoit bientôt le 14 novembre à la Marquise à Lyon.
Max : C’est vrai également que les artistes américains sont très spontanés et assez accessible finalement, on a été surpris des bons retours que nous avons eut et assez facilement.

Quels sont les artistes, qui vous influence et que vous aimeriez éventuellement pouvoir signer sur Difu ?

Laurent : On peut parler de ceux qui sont déjà signé. On a un Maxi de Elbee Bad qui va sortir prochainement, avec un Remix de Arttu qui a joué dernièrement au Panorama Bar (Berlin). On a aussi Qlons, ce sont deux frères qui vivent en Suisse et qu’on aime beaucoup chez Difu, je vais également faire un Maxi avec Patrick Vidal bientôt. Dans les gens qu’on aimerait bien signer, on ne sait pas si ça peut se faire, mais il y a DJ T que j’adore, I-Cube et il y en aurait pleins d’autres.

Vos projets pour fin 2013 et 2014 ?

Laurent : Comme on l’évoquait, on a le maxi de Qlons avec un remix d’Enola qui sort bientôt juste après EEDiO. Celui d’Elbee Bad avec un remix d’Arttu, qui sort en vinyle aussi. Normalement Detroit Grand Pubahs, qui devrait se faire d’ici quelques mois. Et puis certainement une compilation du label, on veut essayer de faire ça sur début 2014.

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